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Mucormycose cutanée de la face : une série de 5 cas - 20/11/21

Doi : 10.1016/j.fander.2021.09.198 
Mohamed Ben Rejeb , Maha Ben Rejeb, Amir Eleuch, Sirine Tritar, Zouha Mziou, Anis Ayadi, Ramzi Moatamri, Samia Ayachi, Habib Khochtali
 Chirugie Maxillo-faciale, Hôpital Sahloul, Sousse, Tunisie 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La mucormycose est une infection fongique opportuniste rare rapidement extensive survenant le plus souvent sur un terrain immunodéprimé. La forme cutanée, bien que rare, est une localisation potentiellement grave et souvent mortelle.

Matériel et méthodes

Nous rapportons une série de 5 cas de mucormycose cutanée (MC) de localisation faciale, colligée au service de chirurgie maxillo-faciale de l’hôpital Sahloul de Sousse.

Résultats

Cinq patients hommes étaient inclus d’âge moyen de 43,2 ans (15 ans–57 ans). Des facteurs de risque de mucormycose ont été trouvés : diabète (2 cas), effraction cutanée (1 cas) et aplasie médullaire (1 cas) et prise de corticoïdes au long cours (1 cas). L’examen clinique trouvait un état général altéré chez tous nos patients dont 3 d’entre eux étaient en sepsis. L’atteinte cutanée se présentait sous forme de placards sous-cutanés érythémato-nécrotiques de la face intéressant la joue (n=2), les paupières (n=2), le nez (n=1), et le cuir chevelu (n=1). Une réaction érysipéloïde locale étaient associée dans un cas. Le diagnostic de MC était confirmé par l’examen histologique et mycologique des biopsies cutanées de tous nos patients en révélant la présence de champignon filamenteux de type mucoral, R. microsporus. L’atteinte cutanée était primaire dans un cas et secondaire dans 4 cas. Elle s’y associait, à la TDM, une localisation naso-sinusienne dans 2 cas, sino-orbitaire et cérébrale chacune dans 1 cas. La prise en charge chirurgicale a été précoce avec un délai moyen de 2,8jours. Nos 5 patients ont bénéficié d’un débridement chirurgical associé à un traitement antifongique par amphotéricine B liposomale dans tous les cas. Quatre patients décédaient de choc septique dans un délai moyen d’évolution de 10jours. Toutefois, Pour le cas de mucomycose cutanée primitive, la guérison n’a été obtenue qu’après 2 mois de traitements antifongiques.

Discussion

À travers cette série de 5 cas, nous décrivons le caractère agressif et potentiellement mortel de la mucormycose. Nous renforçons les données de la littérature sur les caractéristiques de la MC qui reste de pronostic sombre surtout chez le diabétique. Conformément à nos résultats, la MC est de survenue brutale dans un tableau dramatique composé d’érythème nécrotique extensif, des lésions délabrantes des parties molles, état septicémique, et altération de l’état général. Sa localisation faciale peut simuler un érysipèle ou une staphylococcie maligne de la face responsable d’un retard de diagnostic. Il est important de différencier les formes primaires survenant en cas d’effraction cutanée des atteintes cutanées secondaires plus redoutables par dissémination hématogène de l’infection. Malgré une excision chirurgicale large couplée à une thérapie antifongique, le risque de mortalité par choc septique reste élevé, comme c’était le cas chez 4 de nos patients. Par conséquent, seule la lutte contre les facteurs de risque pourrait éviter une telle évolution fatale.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Infection opportuniste, Mucormycose


Plan


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Vol 1 - N° 8S1

P. A235-A236 - décembre 2021 Retour au numéro
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  • Histoplasmoses cutanées de présentation clinique et histologique pseudo tumorale : 2 cas
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  • Fréquence des rechutes et signes cutanés persistants après un premier épisode de pseudo engelure durant la pandémie COVID-19
  • Parna Moghadam, Laure Frumholtz, Léa Jaume, Adèle De Masson, Marie Jachiet, Edouard Begon, Luc Sulimovic, Antoine Petit, Hervé Bachelez, Martine Bagot, Jean David Bouaziz, Charles Cassius, Saint-Louis CORE (COvid REsearch)

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